Nous avons récemment organisé une rencontre sur la numérisation et la durabilité. L’occasion de partager de jolies initiatives alliant ces deux termes souvent opposés.

L’impact du digital est souvent perçu d’un point de vue négatif, notamment de par son empreinte carbone. Une thématique que nous prenons au sérieux en tant qu’agence digitale. Pourtant, de nombreuses initiatives et plateformes numériques peuvent au contraire contribuer à la durabilité. C’est le cas de plusieurs de nos projets liés à la mobilité douce ou à l'énergie, mais nous avions envie de voir ce qui se passait ailleurs.

Pour ce faire, nous avons organisé à Lausanne un événement avec des clients autour du thème “numérique et durabilité”. Soirée au cours de laquelle trois invités nous ont présenté leurs solutions digitales à impact positif. Une jolie source d’inspiration que j’avais envie de partager ici.

Hack capital: faciliter l’investissement durable

Camille Bossel nous a tout d’abord présenté l’impact économique des crises environnementales. Même le plus sceptique et cynique comprend bien l’impact économique négatif de ses conséquences actuelles, sans parler de celles à venir. Il faut donc investir de manière plus responsable, ce qui est d’autant plus intéressant que la crise climatique est aussi synonyme de nouveaux jobs et technologies. Mais, nous sommes loin du compte en termes d’investissement durable.

Ce malgré le potentiel très élevé dans les marchés privés, les entreprises non cotées. C’est à dire plus difficiles d’accès car non digitales, et avec une problématique de liquidités. Les investisseurs ont en effet une attente de retour sur investissement rapide, alors que les entreprises durables prennent plus d’années à devenir rentables. Pour pallier ces problèmes, est née la plateforme Hack Capital: plus digitale, accessible et liquide.

La plateforme permet aux investisseurs qualifiés (leveurs et gestionnaires de fonds p.ex.) de se doter d’un portefeuille à impact positif, avec des entreprises dans les domaines de l’alimentation, de la production agricole ou encore du textile high tech écologique. L’objectif est de pouvoir à terme inclure de plus petits investisseurs. Ça tombe bien, Hack Capital est issu d’une communauté de 50’000 membres, réunis à la base autour du Food hack, et ses événements organisés dans le monde entier. C’est un bel exemple de plateforme financière digitale d’autant plus forte qu’elle mobilise une large communauté.

Impaakt: évaluer l’empreinte environnementale des grandes entreprises

Nous avons rencontré Bertrand Gacon et Impaakt il y a quelques années lorsque nous recherchions des sources d’infos pour évaluer la durabilité d’entreprises. Nous souhaitions mesurer les impacts de nos projets clients, ce qui a mené à notre propre outil.

Depuis quelques années, la crise climatique est une préoccupation pour les entreprises. Avec pour certaines de vraies mesures, pour d’autres beaucoup de marketing. Des préoccupations partagées par des gestionnaires de fortune et des clients, souhaitant investir dans un portefeuille d’actions plus vert. Malheureusement, la façon dont les banques évaluent la durabilité n’est pas à la hauteur. La méthode ESG, la plus utilisée, est un reporting environnemental, social et lié à la gouvernance. Problème: l’intérêt porte sur les impacts de l’environnement sur les entreprises et non l’inverse! Pire, des entreprises détruisant littéralement la planète peuvent recevoir de bons scores ESG, de par leurs efforts en termes de gouvernance par exemple. Bref, des portefeuilles “durables” peuvent comprendre des sociétés pétrolières.

Impaakt va au contraire évaluer les impacts sur l’environnement des multinationales cotées), en utilisant l’intelligence collective. Fini la poignée d’experts ESG, place à un Wikipédia de la durabilité, fort d’une communauté de 50’000 personnes dans 160 pays. Impaakt forme des membres et certifie des auteurs de rapports, publiés après vérification. En tout, ce sont pas moins de 35’000 rapports et 900’000 évaluations d’impact disponibles.

Reste à convaincre la finance de changer de focale pour effectuer leur transition. En tout cas, nous avons pu apprécier la complémentarité de ces deux plateformes pour des investissements conjuguant performance économique et écologique.

Equip: faire du sport sans devoir s’équiper

Si ces plus jeunes entreprises étaient des découvertes pour nous, on ne présente plus Nidecker. La vénérable entreprise suisse de sport de glisse fondée il y a plus de cent ans, est numéro 2 mondial du snowboard. Une entreprise familiale à succès, hier et aujourd’hui, dont Thierry Kunz, ex snowboarder pro, responsable marketing de Nidecker, est venu nous parler.

C’est dans cette entreprise, au cours d’une réflexion stratégique sur le futur du sport, qu’est née l'idée de la start-up Equip. Réflexion menée dans un contexte de crise climatique impactant déjà le monde des sports alpins. Alors oui, comme fabricant de snowboards, on devrait être content de vendre plus. Mais est-ce que cela fait vraiment sens que tout le monde achète un snowboard, pour l’utiliser au max 10 fois par saison? En tout cas pas pour l’usager.

Pas pour la planète non plus. La matériel de sport de glisse est fabriqué avec des métaux lourds et beaucoup d’eau, même si l’on a fait des progrès. Nidecker partage notre point de vue qu’il faut réduire notre “footprint”, notre empreinte environnementale interne, mais aussi notre “handprint”, soit l’impact de nos activités et projets. Avec Equip, place à une économie du partage dans le domaine du sport, avec à son cœur une app.

Equip, ce sont 50 activités, avec des stations autonomes de distribution de matériel. Il suffit de réserver, de se servir et de pratiquer son activité sportive. A Vidy, au bord du Léman, on trouve une station multi sport, avec notamment des ballons de basket. Des activités offertes par des partenaires, comme des communes et des fédérations sportives telles que la FIBA. Pour ces partenaires, c’est un plus pour l’image, mais pas que. Les données d’utilisation sont intéressantes pour évaluer les résultats de telle démarche de soutien au sport. On trouve aussi des stations de location pour le stand up paddle. En attendant bien sûr de proposer un jour du matériel de snowboard (ce qui est plus compliqué de par les réglages du matériel).

Des projets numériques moteurs de changements positifs

Faciliter les investissements dans de jeunes entreprises à l’impact environnemental positif. Offrir transparence et visibilité au monde financier sur les multinationales cotées pas aussi vertes que leur comm. Ou encore permettre une économie du partage en matière de sport. Une jolie diversité d’applications qui montre que numérique et digital peuvent aller de pair. Conviction qui est aussi au cœur de nos activités.